Circuit 33-1

Maryvonne Kendergi (1915-2011), Micheline Coulombe Saint-Marcoux (1938- 1985) et Marcelle Deschênes (née en 1939) – respectivement « musicographe » et compositrices – ont en commun d’avoir contribué de manière aussi profonde que féconde à l’élargissement de la création musicale au Québec et ailleurs. Ces «pionnières sonores» ne formaient aucunement un groupe, mais elles œuvraient toutes trois au même moment, dans le même écosystème qu’elles ont contribué à forger et vitaliser. Ce numéro de la revue Circuit les aborde un peu à la manière d’un triptyque, dont les «panneaux» sont loin d’être séparés les uns des autres. Au contraire, on constate à la lecture qu’un véritable réseau multiforme se crée en filigrane de ces articles. Elles sont des «pionnières sonores» sur au moins deux plans. Le premier, littéral, concerne l’exploration innovante de leurs rapports aux sonorités, en lien (selon les cas) avec l’électroacoustique, la musique mixte, le théâtre musical, l’interdisciplinarité, le rôle créatif de l’interprète et la partition graphique, notamment. Le second, plus métaphorique, concerne l’art de se faire entendre, au sens sociétal – voire politique – du terme, dans un contexte où tout était à faire, de la libération des femmes à l’épanouissement de la société québécoise, en passant par le développement de la musique contemporaine