Appel de textes, thème « Anniversaires » | Vie des arts

Presque intrinsèquement, une volonté palpable de souligner des anniversaires nous habite à partir de tout jeune. Graver les passages, marquer les moments cruciaux, témoigner de l’importance, former des rituels… Un symbole, peut-être. Mais que célèbre-t-on? Comment le célèbre-t-on?

Un jour arrive au présent comme il est arrivé au passé. Une filiation se trace, un écho se crée. Un moment d’arrêt, telle une brèche, s’ouvre dans le continuum de l’histoire pour mieux nous permettre de réfléchir les interactions qui se poursuivent entre les époques, commémorant ce qui a été pour mieux saisir ce qui s’en vient. Ne pas répéter le passé là où il a failli; envisager la suite pour l’écrire de notre propre gré.

Autour du geste de souligner, on décèle une insistance volontaire de rendre compte et de (ré)activer, comme un souhait de tramer du discours pour mieux percevoir les manières dont les échelles spatio-temporelles s’articulent et dans lesquelles nous nous enchâssons collectivement. Ce sont ces réseaux, ces collections d’instants significatifs enchevêtrés qu’il nous est donné d’observer sur le temps long. Ils arrivent, d’une certaine manière, à paramétrer les années et à les organiser autour de rituels communs.

En fait, il y a dans l’acte de la commémoration une sorte de pouvoir d’agir qui invite à choisir, subjectivement et selon un ensemble de valeurs généralement acquises culturellement, ces « moments » dignes de célébrations pour mieux les asseoir dans le temps. Sur ce désir de célébrer se surimprime hélas une autre question: quelles fêtes ne sont-elles pas soulignées? Comment les écarte-t-on de notre système, de notre calendrier?

À l’aube de ses soixante-dix ans qui seront fêtés en 2026, Vie des arts souhaite considérer les propositions qui questionnent, réfléchissent, critiquent – ou bien… célèbrent! – l’essence des anniversaires et l’imaginaire qu’ils appellent. Des pratiques variées, qui vont du cérémonial au festoiement, en passant par le commémoratif et l’hommage, se fraieront un chemin jusqu’au numéro de sorte à constituer un panorama de ce qui anime en nous le désir brûlant de souligner, de marquer, d’inscrire dans le présent tout autant que dans la durée des jalons qui rassemblent. Qu’est-ce que faire une revue pendant 70 ans, sinon constamment renouveler le vœu de s’inscrire dans le présent?

Soumettre une note d’intention

Vous avez jusqu’au 7 juillet, minuit, pour nous soumettre une note d’intention (350 mots) via notre formulaire en ligne, sur la page Collaborer. 

Les soumissions attendues peuvent prendre la forme d’entretiens, de portraits d’artistes, de récits visuels, d’essais théoriques ciblant un·–e ou plusieurs artistes et proposant des regroupements, etc. La forme est libre ! Nous sommes ouvertes aux suggestions.  

Toutes les soumissions pour le dossier doivent comprendre une note d’intention en lien avec la thématique, incluant le sujet anticipé, la liste des artistes et des œuvres qui seront analysés dans le texte (s’il y a lieu), trois extraits de textes antérieurs (publiés ou non) ainsi qu’une courte biographie de l’auteurice.

Nous ferons un suivi avec les auteurices pressenti·–e·–s, et les textes finaux, suivant la commande préalablement effectuée par la rédaction, devront être rendus au courant du mois d’août 2025. Les textes paraîtront dans le numéro 279 de la revue, à la fin du mois de novembre 2025.

À noter qu’à ce stade, nous désirons recevoir des notes d’intentions (350 mots) et non des articles complets. Les propositions d’artistes portant sur leur propre travail ne seront pas considérées. 

Rubriques récurrentes 

Puisque les numéros de Vie des arts ne portent pas exclusivement sur le dossier thématique, nous vous invitons également à nous soumettre un article hors-dossier, dans le cadre de nos rubriques récurrentes (perspectives, visites, essais, lectures). Pour nous soumettre une proposition, rendez-vous sur la page Collaborer.