Estuaire 188

Les poèmes de ce cent quatre-vingt-huitième numéro de la revue Estuaire sont rassemblés autour du thème « Écorces ». En prêtant une attention soutenue aux arbres, on apprend un certain nombre de choses. Leur écorce les protège, les nourrit et les soigne. Mais la force de l’écorce est équivalente à sa vulnérabilité. Jamais l’écorce ne se remet de ses entailles. Une blessure d’arbre et un trauma ont en commun de ne jamais disparaître. Ni l’arbre ni l’humain n’en guérissent. Une peau se forme simplement à l’entour ; le corps reste fragilisé. L’écriture agit parfois comme une peau, pour recouvrir celle qui n’existe plus. On perçoit dans ce cent quatre-vingt-huitième numéro l’élan qui pousse à écrire la blessure. Ce qui tremble finit par inquiéter. Les plaies piquent ; on les gratte. Ça ne laisse aucun repos. Les poètes à l’honneur dans ce numéro sont Bélinda Bélice, Catherine-Alexandre Briand, Francesca Caiazzo, Pascale Des Rosiers, Jonas Fortier, Audre-Ann Gason, Laure Henri-Garand, Roxana Hashemi, Clara Lagacé, Orée Li, Évelyne Ménard, Geneviève Tremblay et Justina Urive. Estuaire amorce une nouvelle année visuelle avec l’artiste Cindy Phénix qui, d’une générosité rare, crée des œuvres inédites pour chacun de ses numéros. La revue invite les lecteurs·rices à visiter le cahier « Planches » afin de s’imprégner des textures, formes et couleurs de son travail. Dans la section « Traductions », Renato Rodriguez-Lefebvre traduit de l’espagnol (Guatemala) des extraits de Wuj de Manuel Tzoz, poète et artiste visuel·le maya k’iche’. Pour la section « Critiques », Monique Deland propose une critique du premier livre d’Alycia Dufour, Une flambée mes mains alors que Zéa Beaulieu-April s’intéresse à l’album Depuis de Lydia Képinski. Stéphanie Roussel clôt le numéro avec le deuxième épisode de sa généalogie d’Estuaire (1980-1984) où elle tente de retracer l’histoire intime d’Estuaire, dans une perspective humaine, en allant interroger les personnes qui y ont œuvré depuis sa fondation.